Gabon/Fonction publique : « Je crois que l’argument qui sous-tendrait le fait qu’on continue avec les sortants écoles, est un argument que le Comité de pilotage ne pourra pas soutenir », Joël Ondo Ella, Vice-président du Comité de pilotage
LIBREVILLE (Equateur) – Dans un entretien téléphonique accordé à la Rédaction de l’Agence de presse EQUATEUR, Joël Ondo Ella a tenu à donner la position du Comité de pilotage du Forum de la Fonction publique, face à la caducité de l’arrêté n° 390 du 20 août 2018 portant gel des recrutements à la Fonction publique. Selon lui, il est désormais temps, que le gouvernement ouvre la porte aux recrutements sur titre (recrutements directs), qui attendent depuis huit mois. Lecture.
Agence de presse Equateur : Bonjour Monsieur le Vice-président du Comité de pilotage. L’arrêté n° 390 du 20 août 2018 portant gel des recrutements à la Fonction publique a expiré le 20 août 2021. Que dit le Comité de pilotage aux jeunes gabonais des recrutements directs qui attendent depuis 2015 ?
Joël Ondo Ella : Depuis les 8, 9 et 10 janvier 2021, par rapport au Forum de la Fonction publique, nous nous sommes assignés à un rythme de travail qui s’appelle Plan de régularisation progressive. Je crois qu’à ce niveau, l’arrêté qui avait décidé du gel des recrutements au sein de la Fonction publique, prenait fin le 20 août 2021. Et je crois également que c’est à partir de la fin de ce mois de septembre, qu’on doit se poser la question sur la situation des recrutements directs.
APE : Justement, c’est la question que nous vous posons aujourd’hui. Que dites-vous ?
Il faut rappeler d’abord, que le gel des recrutements avait été décidé pour avoir une lisibilité sur la masse salariale, sur les effectifs à travers le recensement qui s’est déroulé, et sur les sortants écoles. S’agissant des sortants écoles particulièrement, il faut dire que sur la base du principe du droit, l’Etat gabonais se retrouvait à porte-à-faux avec lui-même. Il a organisé des concours. Et la situation de ces personnes qui ont gagné ces concours, n’a pas été régularisée. C’est donc sur la base de ce constat, qu’ils ont été priorisés depuis janvier 2021 dans le Plan de régularisation progressive.
Maintenant, dès la fin du mois de septembre 2021, le Comité de pilotage et tous les acteurs de la société civile poseront le problème des recrutements directs. Je tiens à préciser à ce niveau, que même s’ils ne sont pas passés par la voie des écoles nationales, ce sont des jeunes gabonais diplômés, qui ont introduit leurs dossiers à la Fonction publique avec des profils dont on a besoin. Aussi, le Comité de pilotage n’acceptera pas que les recrutements directs soient stigmatisés ou marginalisés.
APE : Vous parlez de marginalisation… mais est-ce que ce n’est pas ce qui se fait présentement en privilégiant depuis huit mois les sortants écoles et les pré-salariés au détriment des recrutements directs qui attendent depuis 2015 ?
Notre partenaire nous a demandé de lui permettre de régulariser d’abord la situation des sortants écoles et des pré-salariés qui étaient déjà en activité. Nous le lui avons concédé, sachant que l’arrêté 390 sur le gel des recrutements poursuivait son cours. Mais à partir du moment où cet arrêté de manière tacite a pris fin le 20 août 2021, qu’est-ce que notre partenaire peut encore nous dire ? C’est pourquoi je crois, que l’argument qui sous-tendrait le fait qu’on continue avec les sortants écoles jusqu’en fin septembre 2021, est un argument que le Comité de pilotage ne pourra pas soutenir.
APE : D’après certaines indiscrétions, le gouvernement veut écarter les recrutements directs. Que dites-vous ?
Nous disons que si le gouvernement décide de ne pas les recruter, qu’il sorte une note. Cependant, le Comité de pilotage discute régulièrement avec le ministre de la Fonction publique. Je ne crois pas que les recrutements directs seront mis de côté. Nous avons tous convenu et je l’assume, d’un Plan de régularisation progressive qui commence avec les sortants écoles et les pré-salariés, et se poursuit avec les recrutements directs. Si aujourd’hui, nous prenons en compte les auditeurs libres de certaines écoles, cela signifie que nous sommes en train de nous acheminer vers la fin des recrutements des sortants écoles. Nous avons déjà attaqué la 29è promotion de l’EPCA. Cette promotion a déjà été impactée. Et au moment où je vous parle, ils sont en train de signer leurs fiches bleues dans les administrations. Maintenant ce qui reste, ce sont les recrutements directs pour être conforme à l’égalité des chances prônée par le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.
APE : Dernière question. Si d’aventure, le gouvernement prenait la décision de fermer la porte aux recrutements directs pour une raison ou une autre, que fera le Comité de pilotage ?
Je crois que le principe de la loi est là. C’est ce principe qui a permis à ces jeunes de déposer leurs dossiers à la Fonction publique et de signer les fiches bleues. C’est ce principe que nous allons appliquer. Car, s’ils ont signé des fiches bleues, c’est qu’ils ont déjà une réservation de poste budgétaire.
James RHANDAL