Gabon : La présidente du Sénat interpelle le gouvernement sur la santé, la route et la formation des jeunes
LIBREVILLE (Equateur) – A l’occasion de l’ouverture officielle de la première session ordinaire 2021-2022 du Sénat ce vendredi 1er octobre, la présidente de la Chambre haute du parlement gabonais, Lucie Milebou Aubusson Mboussou, a interpellé dans son discours de circonstance, le Premier ministre et son gouvernement, sur ces trois problématiques. Lecture.
Madame le Premier Ministre ;
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
Madame le Président de la Cour Constitutionnelle ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Vénérables Sénateurs et Chers Collègues,
Chers Collaborateurs ;
Mesdames et Messieurs ;
Aujourd’hui, 1er octobre 2021, je suis ravie de vous accueillir, au Palais Omar BONGO ONDIMBA du Sénat, à l’occasion de cette rentrée parlementaire.
Je vous remercie vivement d’être avec nous, en cette ouverture solennelle, de notre première session de 9 mois.
Madame le Premier Ministre,
Votre présence rassurante, qui donne un éclat particulier à nos cérémonies, est le témoignage des sentiments que toujours, vous nous réservez, et qui raffermissent l’excellente relation que l’Exécutif entretient avec notre Parlement.
Les Membres du Gouvernement qui vous accompagnent, que nous aurions souhaité tous présents si notre hémicycle avait déjà été rénové, nous honorent et nous exhortent à nous souvenir de ce « Gabon d’abord », éloquent slogan patriotique, que Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République nous a dernièrement rappelé, comme une invite à l’unité autour de la mère patrie, et de ses Institutions.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, et Cher Collègue,
Le devoir de nos fonctions respectives, nous engage à une complémentarité objective, et votre présence, somme toute naturelle, participe à entretenir une relation sereine de nos deux institutions.
Madame le Président de la Cour Constitutionnelle,
Recevez, nos vifs remerciements pour avoir répondu à notre invitation, et rehausser ainsi la solennité de cette cérémonie.
Chers Collègues Parlementaires,
Après trois mois de vacances, qui ont été émaillés de séances de pédagogie, de restitution de nos travaux parlementaires, nous voici, à nouveau réunis, pour exercer la plénitude de nos fonctions.
J’espère, que vous avez pris le temps pour un repos, fait de quiétude et de sérénité, malgré d’éventuelles contradictions, et d’appels de détresses inévitables, qui remplissent bien souvent, le quotidien de la société, à laquelle nous appartenons.
Je vous souhaite à tous, un bon retour et une excellente rentrée, avec cette disponibilité habituelle au service de la Nation, pour cette session, qui s’achèvera le dernier jour ouvrable du mois de juin, à savoir, le jeudi 30 juin 2022, conformément aux nouvelles dispositions constitutionnelles.
Madame le Premier Ministre,
Chers Collègues,
Mesdames et Messieurs,
Pendant l’intersession parlementaire, le fil du temps a poursuivi sa route, avec ses événements joyeux et douloureux, ses aléas et son actualité dont nous retiendrons particulièrement, l’adresse du Chef de l’Etat à la nation le 16 août dernier, à l’occasion du 61ème anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance.
Trois thèmes essentiels, axés sur des secteurs considérés comme structurants, avec un coefficient d’impact socio- économique particulièrement important, à savoir, la santé, la route, et la formation, auront retenu notre attention.
Madame le Premier Ministre,
La préoccupation sur la santé continue à s’imposer à tous, tant l’actualité nationale, et internationale, nous rappelle l’impérieuse nécessité d’être toujours prévoyant concernant la pandémie de la COVID-19, et d’adapter continuellement nos stratégies, aux réalités du moment.
Si nous avons pu, nous féliciter un moment avec le Chef de l’Etat, qui a rappelé l’efficacité de la stratégie adoptée, au sens de l’anticipation et l’implication de nos concitoyens dans le respect des mesures prônées, nous ayant permis de faire face aux vagues épidémiques précédentes ; nous constatons pour le déplorer une augmentation exponentielle du nombre de cas de nouvelles contaminations.
Tout ceci, nous commande et nous conforte à maintenir la garde haute et à user de prudence.
En effet, en fin août, nous avons relevé, avec satisfaction un taux décroissant, très encourageant des cas positifs aux tests covid, nous découvrons à présent, avec beaucoup d’inquiétude, la tendance haussière de ses dernières semaines, et un nombre de décès croissant. Ceci, est certainement, le résultat, d’un relâchement des mesures de prévention, et d’une lassitude prévisible de nos concitoyens.
Malgré les restrictions, édictées, par les autorités compétentes, de la plus part des pays, le monde reste et demeure une grande cité de par l’interconnexion des sociétés contemporaines, marquées par une circulation incessante et croissante des populations.
Aujourd’hui, nous avons tous le devoir d’être des relais avisés, non seulement, de toutes les initiatives qui permettent de maintenir le respect des mesures barrières, mais surtout, d’encourager à une prise de conscience, de l’impérieuse nécessité de la vaccination.
Elle demeure un outil essentiel et indispensable, dans la prévention, en particulier pour les formes graves et léthales. A la suite des vaccins SINOPHARM et SPUTNIK, le Gabon vient de recevoir des doses du vaccin PFIZER ; c’est l’occasion pour nous de remercier les Etats et les Organismes Internationaux, qui nous accompagnent.
– Et aussi, d’exprimer la compassion du Sénat aux nombreuses familles endeuillées, plus particulièrement, celles des collègues décédés suite à cette pandémie.
Madame le Premier Ministre,
Concernant la route, qui reste l’un des vecteurs les plus essentiels et vital de notre économie ; le projet de la « Transgabonaise » est fédérateur, car il permettra :
– de désenclaver les territoires,
– de favoriser la circulation des biens et des personnes,
– d’offrir des opportunités de développement endogènes favorisant la ruralisation.
Le Sénat se doit de vous accompagner, et de vous encourager à accélérer les travaux de ce vaste chantier, véritable trait d’union de nos différentes provinces, et poumon de notre économie.
Enfin, le troisième volet, que nous avons retenu du dernier discours du Chef de l’Etat, est l’éducation et la formation.
Madame le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs,
Le parlement félicite le Gouvernement, pour le déroulement du calendrier scolaire 2020-2021, avec en particulier, l’organisation des examens et concours dans de bonnes conditions.
Tout comme, nous saluons, la reprise des cours, dans un environnement sécurisé, grâce aux mesures d’hygiènes et de distanciation annoncées par le Ministre en charge de ce département.
L’application de ce protocole sur le terrain, devra être régulièrement suivie.
De même que, l’accompagnement social des élèves, qui seront pris en charge, à travers l’ouverture prochaine de 18 internats, dans toutes les provinces du pays, sera d’un réel soulagement pour beaucoup de familles, et une preuve de solidarité agissante, de la politique prônée par le Président de la République.
Madame le Premier Ministre,
Nous sommes tout aussi rassurés, de la valorisation actuelle de la formation professionnelle et de l’apprentissage, par la réalisation d’établissements modernes.
Pays en développement, le Gabon est nécessairement au cœur de tous les besoins ; il devra opportunément être le théâtre d’éclosion de divers métiers classiques et nouveaux, souvent détenus par une main d’œuvre issue de l’immigration.
Si nous constatons des avancées significatives, dans le secteur de l’éducation nationale, Madame le Premier Ministre, il serait tout aussi heureux de voir cette dynamique, gagner celui de l’enseignement supérieur qui reste préoccupant, au regard des années académiques souvent perturbées.
Madame le Premier Ministre, le rétrécissement de l’emploi public, doit être accompagné du développement du secteur privé, qui passe par la diversification de notre économie.
Depuis quelques années, le Gabon réalise des efforts considérables dans cette direction. A cet égard, la zone économique à régime privilégié de NKOK, constitue incontestablement un modèle de réussite, et de fierté d’autant plus qu’elle vient d’obtenir, la certification ISO pour avoir atteint la neutralité carbone.
Madame le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs,
Après deux années d’une crise de forte ampleur, liée à la pandémie de la Covid-19, les perspectives mondiales d’amélioration du contexte sanitaire, laissent entrevoir un rebond de la croissance.
Ce qui au niveau national, par les efforts soutenus du gouvernement, devrait se traduire par une amélioration de notre économie.
Le cheval de bataille de cette reprise demeure le Plan d’Accélération de la Transformation de l’économie gabonaise dont les 20 projets prioritaires sont porteurs de croissance et d’emplois pour nos jeunes.
C’est aussi l’occasion, Madame le Premier Ministre, de vous féliciter pour le nouveau programme signé avec le Fonds Monétaire International.
Cet accord, au titre du mécanisme élargi de crédit, dont le Gabon, est l’un des premiers pays bénéficiaires de la zone CEMAC, devra contribuer à apporter une réponse efficace aux nombreux défis post-pandémiques du pays, notamment, sanitaires, économiques et sociaux ; enjeux pour lesquels, le Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA marque une attention toute particulière.
Madame le Premier Ministre,
Comme je l’ai déjà rappelé ici, lors d’une de mes précédentes interventions, la préoccupation de la lutte contre le corona virus, ne devrait pas nous faire oublier nos engagements pour la prise en charge d’autres pathologies, à caractère endémique.
Je voudrais prendre pour exemple celle, des malades porteurs du VIH sida, et de ceux atteints des cancers, dont la fourniture en médicaments, reste un souci majeur, en particulier, lors de la rupture de la chaine de soins, source bien souvent d’un réaménagement du protocole de traitement inadapté.
Ces maladies ne devraient pas être oubliées, et ces patients condamnés.
Madame le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs,
En ce qui concerne l’environnement la planète demeure confrontée, à un autre grand défi : celui du changement climatique.
Les mises en garde des scientifiques, se traduisent aujourd’hui par des catastrophes à l’échelle de la planète jamais égalées; et le paroxysme de leurs survenues, est à venir si les humains n’arrivent pas à réduire leur émission en dioxyde de carbone.
Nous nous réjouissons, des efforts consentis par notre pays dans la préservation de notre écosystème.
Si nous saluons la surveillance satellitaire de notre espace marin et forestier, il nous revient désormais de maintenir le cap, par un état des lieux constant et rigoureux, de nos ressources forestières et halieutiques.
Cela devrait se traduire également par le renforcement des capacités de surveillance et de protection de nos zones maritimes afin d’être véritablement efficients dans la lutte contre la pêche illicite non réglementée.
Tout comme, il est judicieux d’avoir un regard, sur nos forêts, pour éviter les exploitations anarchiques, et la déforestation non maitrisée qui en découlerait.
Madame le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs,
L’élection de Madame Marie-Christine MBA NTOUTOUME, en qualité de Maire de Libreville, vient renforcer à nouveau l’engagement de Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA en faveur de la promotion de la femme gabonaise, pour qu’elle continue à inscrire de belles pages dans l’histoire de notre pays, avec ses talents, son intelligence, avec fierté et sans complexe.
Port-Gentil, par le passé, Lambaréné, Oyem, Owendo et Libreville, ont bénéficié de l’expertise des femmes pour diriger des Conseils Municipaux, avec d’excellents résultats.
Vous-même, Madame le Premier Ministre, vous avez marqué d’une belle pierre blanche votre passage comme Édile de Libreville.
Nous devons encourager les partis politiques à désigner d’avantage de femmes, dans les conseils municipaux, pour espérer, que la gestion, au moins de trois de nos capitales provinciales, soient confiés aux femmes, et aboutir au quota de 30% qui devrait leur être réservées.
Madame le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs,
La rentrée parlementaire, ce 1er octobre coïncide avec l’ouverture de la campagne annuelle de communication et d’actions multiformes, destinées à sensibiliser au dépistage du cancer du sein.
Une femme sur huit, risque de développer un cancer du sein au cours de sa vie.
Le message lancé par la Fondation Sylvia BONGO ONDIMBA est : « le dépistage, un bon réflexe qui peut nous sauver la vie », est l’occasion de renforcer les actions de sensibilisations, de prévention et de détection sur l’ensemble du territoire, et de capitaliser les efforts et progrès réalisé en matière de lutte contre les cancers féminins.
Aussi, nous lançons un hommage mérité à la Première Dame, pour cette initiative louable, et toujours, au rendez-vous chaque année.
Il nous appartient à tous d’être des porte-parole, pour toucher le maximum de compatriotes féminins.
Madame le Premier Ministre,
Chers Collègues,
Mesdames et Messieurs,
L’organisation des Nations Unies a proclamé : « 2021, année internationale de la paix et de la confiance ».
Aussi, ensemble unissons nos efforts pour, œuvrer dans la promotion de la paix, le renforcement du développement durable, et ensemble surmonter les défis majeurs qui se présentent à nous.
Et, c’est en lançant un vibrant « Vive le Gabon », que je déclare ouverte cette session.
Je vous remercie.