Gabon : Faustin Boukoubi exhorte les gabonais à la consolidation de l’unité nationale, gage de Paix
LIBREVILLE (Equateur) – L’ouverture officielle de la première session ordinaire 2021-2022 de la Chambre base du parlement gabonais, qui s’est tenue ce vendredi 1er octobre au Palais Léon Mba, a été l’occasion pour le président de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi, de rappeler l’impérieuse nécessité pour les populations, les acteurs politiques et sociaux de tous bords, d’être les ambassadeurs de la paix, la concorde et l’unité nationale, pour la consolidation de la démocratie et le développement du pays. Lecture.
Madame le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
Madame le Président du Sénat,
Madame le Président de la Cour Constitutionnelle,
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions Constitutionnelles et hautes Autorités,
Excellence Monsieur le Doyen du corps Diplomatique et Consulaire,
Honorables Députés, chers collègues,
Je ne saurais entamer mon propos sans avoir une pensée pieuse pour les nombreux citoyens qui nous ont quittés, tant dans nos circonscriptions respectives, à travers le Gabon, qu’en Afrique et dans le Monde entier.
Je voudrais rendre particulièrement hommage, dans l’ordre de leur disparition, d’abord à Guy Christian MAVIOGA, une personnalité publique affable, franche et conciliante, dont les sorties remarquables ne laissaient personne indifférent.
Ensuite à l’inoubliable Casimir OYE MBA, une illustre personnalité de renom, qui a brillamment dirigé la BEAC, puis le Gouvernement gabonais, avant de gérer des portefeuilles ministériels. Un modèle d’intégrité, de civisme, de patriotisme.
Que leurs âmes à tous reposent en paix.
Excellences, Mesdames, Messieurs
Bien que ces pertes incommensurables annihilent notre enthousiasme, nous trouvons la consolation dans le plaisir de retrouver nos chers collègues, ainsi que la perspective de débats parlementaires toujours passionnants, mais constructifs et démocratiques.
Ce plaisir est accru par la présence récurrente de nos illustres invités qui rehaussent l’éclat de ces cérémonies dans l’exercice de leur devoir républicain et le témoignage de leur soutien au pouvoir législatif.
Aussi, réitérons-nous nos très cordiales salutations à Madame le Premier Ministre, Madame le Président du Sénat, Madame le Président de la Cour Constitutionnelle, Monsieur le Président du Conseil Economique, Social et Environnemental, ainsi que toutes les illustres autorités présentes.
Nous ne pourrions passer sous silence les récentes nominations au sein de la Magistrature. J’en profite donc pour adresser nos sincères félicitations au Premier Président de la Cour des Comptes, Monsieur René ABOGHE ELLA, au Premier Président du Conseil d’Etat, Monsieur Basile MOUTELET NGUELET et au Secrétaire Permanent du Conseil Supérieur de la Magistrature, Monsieur Gilbert NGOULAKIA.
Les Représentants des pays amis et organisations internationales, du fait de leur contribution au rapprochement de nos peuples respectifs et leur bienveillance à notre égard, méritent toute notre considération.
Excellences Mesdames et Messieurs, veuillez tous trouver ici l’expression renouvelée de notre profonde gratitude pour votre disponibilité en dépit de vos lourdes charges, et surtout votre contribution à l’excellence de nos relations.
Pour ma part, je souscris au paradigme de Paul Valéry, selon lequel, je cite : « mettons en commun ce que nous avons de meilleur et enrichissons-nous de nos mutuelles différences ».
Mes très chers collègues,
Nous inaugurons ce jour 1er Octobre 2021, le nouveau cycle des sessions parlementaires de 9 mois, instauré lors de la modification de l’article 41 de la Constitution que nous avons votée en Juin dernier.
Nous allons devoir faire preuve de persévérance et de résilience pour assurer nos missions constitutionnelles au sein de l’hémicycle, non plus pendant quatre mois deux fois dans l’année, mais un marathon de neuf mois.
Si cela se passe sans coup férir, sous d’autres cieux et dans nos administrations, il n’y a pas de raison que nous en soyons ébranlés.
En attendant, je voudrais vous féliciter une fois de plus pour l’activité menée depuis le début de la 13ème législature, dont l’intensité a été exacerbée par le caractère polémique de certaines dispositions adoptées.
En outre, j’adresse mes félicitations et mes encouragements à la plupart d’entre vous, pour les comptes-rendus, les sensibilisations et les apports multiformes pendant l’intersession.
Comme toujours, vous avez encore dû subir la confusion des rôles de nombre de nos concitoyens qui, sciemment ou par ignorance, imputent aux Parlementaires les dysfonctionnements de divers services publics, la carence d’emplois, l’absence ou l’insuffisance des infrastructures ici ou là.
De même avez-vous fait face aux charges inhérentes aux besoins spontanés ou récurrents de nos compatriotes.
De retour au sein de l’hémicycle, le cas échéant, vous pourriez de nouveau être confrontés à d’âpres débats et adopter des dispositions parfois délicates. Certes toutes ces vicissitudes auxquelles vous faites face aussi bien sur le terrain qu’au sein de l’hémicycle constituent la quadrature du cercle, mais ni la subjectivité des jugements péremptoires à notre égard, ni la lourdeur de ces charges ne sauraient nous amener à nous départir de notre noble mission de représentation nationale et de militants de partis politiques.
Bon courage à nous tous, chers collègues.
Le temps ne s’étant pas arrêté pendant notre absence de l’hémicycle, au cours de ces trois mois passés auprès de nos électeurs, beaucoup d’actualités ont dû nous échapper.
Aussi n’allons-nous relever que quelques faits marquants ayant retenu l’attention de nos interlocuteurs.
Au premier rang de ces faits marquants, figure naturellement le discours à la nation du Président de la République, à l’occasion de la célébration du 61ème anniversaire de notre indépendance.
Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA est revenu sur certains piliers qui constituent les fondements de notre nation, à savoir l’unité nationale, le patriotisme et le civisme, de même que la place des femmes dans les instances.
Ainsi, il nous a rappelé que notre pays et notre jeune démocratie ne pouvaient se construire, se consolider et se développer dans la division, l’incivisme et l’antipatriotisme.
Un rappel à l’ordre fort à propos.
L’unité et le patriotisme font partie des fondamentaux de la PAIX dont nous avons exalté les vertus au point de lui consacrer un Livre Blanc, publié par l’Assemblée Nationale en Juin dernier, avec la participation de nombreux concitoyens, de tous bords politiques et toutes les catégories sociales.
Du reste, nos regrettés Casimir OYE MBA et Guy Christian MAVIOGA nous ont légué une portion de leur testament en faisant l’apologie de la PAIX dans ledit Livre Blanc, que vous pourriez lire et relire sans modération.
Tout naturellement, nous corroborons les propos du Chef de l’Etat et exhortons à la consolidation de l’unité nationale, gage de Paix.
Dans cette optique, l’amplification d’un fait plutôt que de le gérer avec dextérité, est susceptible de jeter inutilement l’opprobre sur toute une province ou une ethnie et pourrait s’avérer contre-productive, voire néfaste.
De même, jeter de l’huile sur le feu, en faisant ou en encourageant des déclarations malencontreuses, serait susceptible de conséquences préjudiciables, en plus de naviguer à contre-courant de la philosophie politique du Chef de l’Etat qui promeut l’unité nationale.
La sagesse gabonaise commande aux uns et aux autres de faire preuve de retenue et de privilégier les innombrables raisons qui nous unissent désormais.
Aussi bien les acteurs politiques et sociaux majeurs, de tous bords, que nous les élus, portons une grande part de responsabilité dans le devenir de notre nation.
De ce fait, chacun de nous doit agir en « AMBASSADEUR DE LA PAIX, LA CONCORDE ET L’UNITE NATIONALE ».
A CE TITRE, NOUS DEVONS FAIRE PREUVE D’EXEMPLARITE EN TOUTE CIRCONSTANCE ET TENIR COMPTE DES MALHEUREUX PRECEDENTS VECUS ICI ET SURTOUT SOUS D’AUTRES CIEUX.
Comme deuxième fait marquant, j’évoquerai la question de l’environnement qui ne laisse plus personne indifférent, en tout cas pas les Gabonais !
La sécurité climatique de la planète et la préservation de la biodiversité confèrent au GABON un rôle déterminant, en tant que maillon important au sein du principal poumon du monde.
Nos Chefs d’Etat successifs en ont fait leur leitmotiv, d’abord par la création de parcs nationaux et ensuite par le leadership dans la préservation de la faune et la flore.
Nous adhérons, dans l’intérêt de l’humanité, à cette œuvre de bienfaisance universelle et de ce fait, soutenons notre Président de la République.
Toutefois, nous invitons la communauté internationale à nous permettre de persévérer sur cette voie de la sauvegarde, non pas du seul Gabon, mais de l’humanité entière.
En effet, le GABON et les Gabonais espèrent que la mise en œuvre des conventions internationales auxquelles adhèrent les pays du bassin du Congo, ainsi que toutes les initiatives y afférentes, aboutiront résolument à l’accroissement des ressources destinées à l’atténuation de la dégradation du climat planétaire, quitte à veiller sur la transparence de leur gestion.
Les populations, impuissantes face aux dégâts multiformes causés principalement par les éléphants, paient véritablement un lourd tribut et ne savent plus à quel saint se vouer.
Ne pas en tenir compte, s’apparenterait à faire preuve de non-assistance à un peuple en danger.
Heureusement, qu’il y a une perspective de réforme promise par le gouvernement.
Aussi comptent-elles sur l’implication de tous ceux qui se préoccupent du réchauffement climatique, pour surmonter la dichotomie de la solidarité humanitaire, qui consiste à : préserver la nature, notamment la faune et la flore, d’une part, assurer la sécurité alimentaire, voire la survie de la population et le développement durable du pays, d’autre part.
Troisième fait marquant et pas des moindres, la recrudescence de la pandémie de covid.19, avec l’apparition de nouveaux variants et son lot de victimes.
Force est de reconnaitre que les responsabilités de cette propagation exponentielle sont partagées, entre les populations qui font preuve de relâchement dans la mise en œuvre des mesures barrières, comme l’a relevé le gouvernement, certes, mais aussi, il va sans dire, les services sanitaires aux frontières, notamment aériennes, dont les failles dans le processus de surveillance épidémiologique engendrent la flambée des importations de virus, systématiquement au retour des vacances : en Janvier et Septembre.
Cette observation qui appelle à l’introspection en toute responsabilité, ne constitue pas un déni de la détermination des autorités compétentes, d’autant plus que l’efficacité de la stratégie gouvernementale est appréciée au-delà de nos frontières.
En effet, les déclarations de l’éminent Professeur RAOULT qui, à priori, n’a aucun intérêt à flatter le Gabon, nous amènent à nous féliciter de la stratégie gabonaise de lutte contre cette pandémie, menée par le gouvernement à l’instigation du Président de la république.
De même, nous ne pouvons que ressentir la fierté en écoutant l’éloge faite au CIRM de Franceville par cet éminent chercheur.
Tout en appréciant ces compliments à leur juste mesure, nous devons améliorer cette stratégie et en rationaliser davantage la gestion. En effet, en dépit des explications des autorités, les concitoyens ne cessent de s’interroger sur l’usage des ressources générées par les tests de covid.19.
L’inquiétude face à la propagation des nouveaux variants nous amène à relayer l’exhortation du Chef de l’Etat et du gouvernement à se faire vacciner, seule solution en l’état actuel des connaissances médicales, pour revenir à une vie normale.
Comment pourrait-il en être autrement, au vu de l’énergie et des ressources déployées à cet effet dans les pays de référence, et compte tenu des restrictions croissantes d’accès à beaucoup de pays et même aux services publics, d’autant plus que la multiplication des sources d’approvisionnement des vaccins est de nature à en accroitre l’offre et la variété.
Quatrième fait marquant, l’activité internationale du Président de la République, Ali BONGO ONDIMBA, caractérisée par les rencontres de la CEEAC et de l’ONU.
L’élection du GABON au Conseil de Sécurité constitue certainement un succès diplomatique, qui relève de deux facteurs majeurs.
Elle témoigne de l’entregent du Président de la République, dont nous pouvons éprouver de la fierté, dans la mesure où la compétition fut relativement âpre, mais également de la préservation de nos principaux atouts, soixante et un ans après l’indépendance, notamment la Paix, la stabilité et le dynamisme économique.
L’image du GABON ne peut continuer à rayonner aux yeux des partenaires et de nos hôtes qu’en fonction de notre comportement citoyen, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Le respect et la considération à l’égard des GABONAISES ET GABONAIS de toute origine géographique, sociologique ou politique sont tributaires de notre cohésion, notre efficacité, notre intégrité, notre dignité.
Dans son discours à l’Assemblée Générale de l’ONU, le Chef de l’Etat interpelle les consciences des gouvernants en disant, je cite : « Cela passe aussi par sa capacité à construire des infrastructures de base, à même de garantir la sécurité des populations, une tolérance zéro vis-à-vis de la corruption et une gestion efficace des ressources publiques.
Il nous faudrait par ailleurs, former un capital humain de qualité, investir massivement et en urgence dans les infrastructures de santé et enfin, rompre avec le cercle vicieux de la dépendance aux matières premières brutes … » fin de citation.
Voilà qui est dit. Evidemment, le GABON fait partie de l’Afrique.
Enfin, nous saluons l’accroissement de l’offre de formation professionnelle et encourageons la réalisation des passerelles devant certains établissements scolaires, le début de réhabilitation de certaines voies urbaines ou rurales, sans oublier les petits pas de la SEEG, l’amélioration des stratégies commerciales en vue de la relance économique, ainsi que la promotion des politiques sociales, notamment en faveur des femmes, grâce à une étroite collaboration entre la Première Dame et le Gouvernement, que nous encourageons du reste dans la promotion de la lutte contre les cancers féminins.
La célébration d’Octobre Rose dans le hall de l’Assemblée en témoigne.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Nous vous avons habitués, à l’occasion de ces cérémonies solennelles, à exprimer certaines préoccupations saillantes des populations, nos mandants.
Cependant, un jeune concitoyen m’a rappelé fort justement, qu’au vu de leur récurrence, il n’y a aucune de ces préoccupations que le gouvernement ignore.
De ce fait, je n’en dirai qu’un seul mot : SILENCE !
En effet, « Le silence est parfois plus éloquent que les cris », dit un proverbe africain.
C’est donc sur ce silence expressif que je clos mon propos.
Très chers Collègues,
En espérant que ces 9 prochains mois soient plus paisibles que les 4 précédents,
Je déclare ouverte la session 2021 – 2022 de l’Assemblée Nationale.
Vive le GABON, dans la PAIX, l’Unité, la Concorde et le Bien-être de LA POPULATION.
Je vous remercie.