Gabon : Le président de l’UDIS, Hervé Patrick Opiangah craint le pire pour le pays
LIBREVILLE (Equateur) – Les vives tensions sociales observées depuis quelque temps au Gabon, et qui ne cessent de s’accentuer à l’approche de la présidentielle de 2023, font craindre le pire au président de l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS), Hervé Patrick Opiangah. Aussi, propose-t-il dans une déclaration, l’organisation urgente d’un grand Forum économique et social, qui réunira toutes les forces vives de la nation, afin de trouver des solutions et préserver la paix. Lecture.
Mes chers Compatriotes,
Le Gabon, notre pays, est à la croisée des chemins. Secoué par une multitude de crises, il est à la recherche de solutions appropriées pour sa relance et la consolidation de son vivre-ensemble. C’est le lieu, pour moi, de m’adresser aux plus Hautes Autorités ainsi qu’aux Forces vives de la Nation, toutes sensibilités confondues.
J’en appelle à l’Exécutif, à la Classe politique dans son ensemble, à la Société civile, aux Partenaires sociaux, au Patronat, au Collectif des Retraités, au Collectif des Chômeurs, aux Confessions religieuses, aux Leaders d’opinions, aux Organisations des Femmes et des Jeunes, à la Diaspora gabonaise, à toutes les bonnes volontés…
Je nous exhorte à taire nos différences et nos clivages pour nous retrouver et nous interroger, gravement et utilement, sur ce seul point commun, à savoir, le devenir de notre chère Patrie, à laquelle nous sommes toutes et tous si attachés et si liés. En effet, après maintes conférences exclusivement consacrées depuis quelques décennies à la politique, il sied d’inverser la tendance, de procéder différemment, d’initier autre chose.
Cette nouvelle initiative inédite devra se traduire par la convocation d’un Grand Forum National (dont on pourra convenir de la dénomination et de la forme). Le but fondamental recherché sera de réfléchir essentiellement sur l’Économie du Gabon, et les voies et moyens de la relancer, mais aussi sur le social. Face aux enjeux du moment et du futur, une telle réflexion s’impose plus que jamais, afin d’éviter à notre pays un déclassement préjudiciable. Nous le pouvons.
Nous le devons. Aujourd’hui, le Gabon recèle de la matière grise requise et des compétences suffisantes qui, mieux utilisées, peuvent lui être plus profitables. La réflexion collective que nous appelons de nos vœux sera une opportunité unique, où les filles et fils du Gabon débattront librement, se parleront franchement, sincèrement, sur les différentes branches de notre économie.
Les échanges déboucheront à coup sûr sur les solutions les meilleures pour redonner de la vigueur, voire réorienter l’économie nationale. Un des bienfaits attendus de ce forum économique et social est qu’il en découlera une indispensable Trêve sociale, qui instaurera un climat social apaisé, propice à la mise en œuvre des grandes décisions arrêtées d’un commun accord en vue d’une relance dynamique de l’économie nationale.
En outre, ce dialogue qui se veut constructif, participatif et fécondant, contribuera puissamment à dépassionner et décrisper le débat social national, et renforcera le vivre-ensemble des Gabonais. Il est à noter que la situation de précarité antérieure à la survenue de la crise de la Covid-19 s’est fortement amplifiée, accélérant le processus de paupérisation des populations gabonaises.
N’attendons pas qu’il soit trop tard pour réagir. C’EST MAINTENANT OU JAMAIS ! Il s’agit d’une question de Responsabilité ! La pertinence de cet appel tient à ce qu’il intervient dans un contexte particulier, caractérisé par un grave déficit de confiance, entre les représentants des pouvoirs publics et des institutions étatiques, d’une part, les forces vives, en particulier les partenaires sociaux et les populations en général, d’autre part.
En effet, tout observateur attentif constate que personne ne fait plus confiance à personne ; on aborde et traite les problèmes dans la suspicion, la méfiance et les procès d’intention. La parole officielle peine à s’imposer… On ne peut rien bâtir de solide et de durable. Le rétablissement de la confiance entre acteurs devient un impératif catégorique, qui passe par un dialogue empreint de franchise et de vérité, dénué d’aprioris, de condescendance et de mépris.
La conférence économique que nous préconisons peut être une fenêtre idoine pour le retour de la confiance entre acteurs gabonais de tous bords. Aux sceptiques qui pourraient trouver à redire à cette proposition inédite et novatrice, nous répondons ceci : Si tant est que ce qui fonde réellement nos engagements respectifs et nos luttes, c’est le développement du Gabon et le bien-être de sa population, alors, nous devrions, tous pencher en faveur de ce débat, travailler à sa tenue et surtout à sa réussite.
Si tel n’est pas le cas, alors, nous apparaîtrons comme des gens qui n’œuvrent ni pour le Gabon, ni pour le bien-être des populations. Parce qu’il s’agira d’un forum où personne ne sortira perdant, dont seul le Gabon sortira vainqueur, pour notre bien à tous.
Fait à Libreville le 29 novembre 2021
Le Président de l’UDIS, Hervé Patrick OPIANGAH