Gabon/Nouvel an 2022 : Le SGA de la COSYGA appelle les travailleurs et leaders syndicaux à l’unité syndicale

LIBREVILLE (Equateur) – A l’occasion du nouvel an 2022, le 1er secrétaire général adjoint de la Confédération syndicale gabonaise (COSYGA), Jocelyn Louis N’Goma, a tenu à lancer aux travailleurs gabonais et à l’ensemble des leaders syndicaux, un appel au ressaisissement et au dépassement de soi, pour promouvoir l’unité syndicale et recrédibiliser l’activité revendicative au Gabon. Lecture !

 

 

Chers camarades,

 

À l’occasion de la nouvelle année j’adresse à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs du Gabon, mes vœux les plus fraternels. Cette période est aussi, traditionnellement l’occasion de tirer les enseignements de l’année écoulée, de faire le bilan de la situation sociale et d’essayer de tracer des pistes de réflexion, pour affronter dans les conditions optimales, les défis à venir, dans un contexte de crise multiforme aggravée.

 

 

J’en vois pour ma part trois prioritaires : le renforcement de la protection des travailleurs, la mise en œuvre d’une démarche syndicale progressiste, et la prise en compte des enjeux nationaux et internationaux. Le renforcement du syndicalisme est une préoccupation constante, car chaque année, nous faisons un peu plus les frais de la précarisation des travailleurs. Devons-nous cette nouvelle année, encore en rester là ? Nous satisfaire de ce préjudice réel ?

 

 

Disons-le nous sincèrement, l’engagement syndical est totalement insuffisant, au regard des enjeux actuels et des attentes des travailleurs. C’est donc sur une toute autre voie, une toute autre ambition, que notre syndicalisme national doit décider de s’engager pour l’année 2022 qui commence.

 

 

Il s’agit de construire et de mettre en œuvre, un véritable plan national de syndicalisation, avec des cibles identifiées, des objectifs chiffrés, une organisation et un suivi impliquant les travailleurs et les organisations professionnelles à tous les niveaux. Un tel investissement rigoureux et soutenu, est indispensable si nous voulons atteindre le plus rapidement possible, un nombre de syndiqués considérables, et franchir un seuil dans l’efficacité de notre action conformément à nos ambitions.

 

 

Dès ce mois de janvier 2022, nous devons lancer ce processus en organisant sur tout le territoire des initiatives de syndicalisation. Depuis quelques années, une nouvelle élite syndicale y travaille sur des projets, définissant des objectifs, et formalisant des engagements communs, et ce, malgré la résistance du syndicalisme traditionnel. Nous souhaitons qu’une nouvelle façon de travailler ensemble, entre syndicats de base, fédérations, unions syndicales et confédérations, se mette en place pour changer de paradigme en matière de syndicalisation.

 

 

Pour avoir des premiers résultats, il faut d’avantage innover, inventer dans les mises en commun de moyens militants et financiers, notamment en mettant en place des collectifs multiprofessionnels de syndicalisation, pour que le plus grand nombre de syndiqués s’investissent dans cette activité, dans leur propre secteur professionnel, mais aussi et surtout dans les autres, là où existent des bases syndicales. Innover en matière de syndicalisation, mais aussi de structures syndicales, pour qu’elles soient adaptées aux salariés, tels qu’ils sont. C’est réellement faire du neuf.

 

 

En 2022, n’ayons pas peur de changer, n’hésitons pas à rompre avec les mauvaises habitudes ! Interprofessionnaliser la syndicalisation, c’est finalement faire le constat simple qu’il ne suffit pas d’être fort dans une entreprise, voire dans un secteur professionnel, pour gagner des avancées sociales, mais qu’il faut être uni et fort partout !

 

 

L’absence de la COSYGA dans un grand nombre d’entreprises, la faiblesse de notre implantation dans les plus petites, dans les secteurs professionnels aussi importants que le secteur informel, mais aussi notre quasi absence dans les entreprises sous-traitants, les filiales des grands groupes, où notre représentativité insuffisante parmi les salariés les plus qualifiés, est un handicap considérables pour tous.

 

 

Nous nous devons à tous, le langage de la vérité. Aujourd’hui, les salariés ne disposent pas de syndicats COSYGA, en nombre et en taille suffisant, pour que leurs aspirations, leurs revendications soient prises en compte dans la politique gouvernementale. Cela ne doit pas nous empêcher d’agir et de prendre nos responsabilités, car la conséquence est que : ce ne sont pas les revendications des salariés qui sont principalement à l’ordre du jour, mais celles du patronat.

 

 

La division actuelle du syndicalisme contribue à cette situation, et c’est la raison pour laquelle, la COSYGA et toutes ses organisations devront à nouveau, prendre des initiatives pour établir des convergences, et opérer des rassemblements pour la défense des revendications. Lucide sur les obstacles à dépasser, la COSYGA doit continuer de porter le drapeau du leadership et de l’unité.

 

 

Le deuxième enjeu pour l’année 2022, est le développement de l’activité revendicative, l’objectif étant de reprendre l’initiative, afin de répondre aux attentes des salariés en matière de salaires, d’emploi et de sécurité professionnelle, de réduction de la précarité et de la pauvreté. Une activité revendicative qui devra se fixer comme objectif prioritaire, l’amélioration des conditions de travail dont la crise sanitaire vient de confirmer sa forte dégradation. Cette démarche revendicative doit se traduire par une multiplication des initiatives dans les entreprises et les secteurs professionnels ; certaines doivent êtres lancées dès ce début janvier.

 

 

L’année 2022, doit être l’occasion de se réapproprier le dialogue social, en lui donnant des contenus revendicatifs plus concrets, en créant des sujets d’actions puissants et rassembleurs. En fait, il s’agit d’aider partout les salariés, à définir leurs revendications et les formes de mobilisation permettant de les faire aboutir. J’invite donc chacun à prendre date, pour être de ce rendez-vous.

 

 

C’est dans ce contexte que le débat concernant les intérêts matériels et moraux des travailleurs, devra progressivement s’intensifier au Gabon. C’est pourquoi, comme le souhaite la COSYGA, le conseil national du dialogue social doit se mettre en place. Ce cadre approprié, établira les principes, définira les objectifs et les règles de fonctionnement. Il contribuera ainsi, à ce que chacun puisse se forger sa propre opinion dans un débat syndical.

 

 

Force est de constater, qu’il y a beaucoup à faire, car tant sont nombreux, ceux qui à ce jour, ne s’intéressent pas au sujet ou ne connaissent pas les termes de ce cadre. C’est particulièrement vrai pour une grande majorité de leaders syndicaux. Il faut y voir sans doute la conséquence d’une conception syndicale gabonaise, perçue comme étant avant tout, l’œuvre d’une élite, coupées des salariés les plus modestes.

 

 

À l’heure où certains imposteurs ne se préoccupent pas de la syndicalisation, la COSYGA doit au contraire, par sa démarche d’ouverture, de conquête et de ses règles de vie internes, confirmer sa volonté, et démontrer sa faculté de travailler à des rassemblements très larges. C’est une des conditions que nous avons identifiée pour progresser, et franchir un seuil dans notre capacité de mobilisation et l’efficacité de notre action.

 

 

C’est sur tous les terrains de lutte syndicale, dans leur dimension nationale et internationale, que la COSYGA est attendue. C’est sur ces terrains que seront jugées la pertinence de nos prises de position et celle de notre activité nationale et internationale. C’est en restant bien ancré sur ce socle fondamental, que nous pouvons tous espérer et surtout travailler à l’unité syndicale, au niveau national et international.

 

 

C’est donc sur cette note d’espérance, et sur le ferme engagement à tenir notre créneau syndical, à affirmer notre présence et notre volonté de mobilisation et de rassemblement dans la réflexion et l’action, que je conclus en renouvelant tous mes vœux du nouvel an, pour chacun de vous personnellement, et pour vos familles respectives, sans oublier la grande famille de la COSYGA, que nous sommes décidés à agrandir au service de tous les travailleurs.

 

 

Bonne et heureuse année 2022.

 

 

Jocelyn Louis N’Goma, 1er Secrétaire général Adjoint de la COSYGA

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