Gabon : Le Chef d’état-major Yves Ditengou, interpelle le président de la République
LIBREVILLE (Equateur) – Le général de division, chef d’état-major général des Forces armées gabonaises, Yves Ditengou, a été récemment démis de ses fonctions par le ministre de la Défense nationale, Michaël Moussa Adamo, suite à son admission en 2ème section. Une décision contestée par le Chef d’état-major, qui estime que seul un décret du président de la République pourrait le démettre de sa charge.
Au lendemain de son admission en 2ème section, le général de division, chef d’état-major général des Forces armées gabonaises, Yves Ditengou, a été démis de ses fonctions par le ministre de la Défense nationale, Michaël Moussa Adamo, qui l’a fait remplacer par son adjoint via une note de service.
Une décision très mal pris par le général de division, qui estime qu’en dehors d’un décret du président de la République, il ne peut en aucun cas, être démis de ses fonctions. Aussi, a-t-il jugé nécessaire d’interpeller dans une correspondance, le Chef de l’État Ali Bongo Ondimba.
« J’ai été admis en 2ème section le 01 février 2022 et j’attends la nomination par vous et par décret de mon remplaçant pour la passation du commandement. A ma grande surprise, je viens d’être relevé de mes fonctions par note de service citée supra du Ministre de la Défense Nationale, qui confie l’intérim à mon adjoint chargé des opérations », a-t-il déclaré dans sa correspondance.
L’argumentaire évoqué par le Chef d’état-major repose sur un fait : la décision du membre du gouvernement de Rose Christiane Ossouka Raponda, violerait les dispositions réglementaires. Autrement dit, le parallélisme des formes en droit oblige, que nommé par conseil des ministres, il ne peut être démis que par un conseil des ministres.
A ce titre, et en attendant la nomination par décret de son remplaçant, le ministre Moussa Adamo n’aurait pas dû le démettre de ses fonctions. Cependant, selon les explications d’un Directeur central des ressources humaines (DCRH) qui a requis l’anonymat, le général des Forces armées gabonaises se fourvoierait dans sa démarche.
En effet, admis à exercer ailleurs, le ministre de la Défense nationale est tenu de veiller à ce que le poste ne reste pas vacant. « Dans ce cas, la loi autorise au ministre de désigner un intérimaire pour 6 mois renouvelable une seule fois. Il faut rappeler que dans les faits, le président de la République nomme sur proposition du ministre », a expliqué notre source.
Ainsi donc, en saisissant le Chef de l’État par correspondance, en contestant la décision du ministre de la Défense nationale, le général de division, chef d’état-major général des Forces armées gabonaises, Yves Ditengou semble démontrer une méconnaissance des procédures, conclu notre DCRH.
James RHANDAL