Gabon/Présidentielle 2023 : S’achemine-t-on vers une nouvelle modification de la Constitution pour supprimer le suffrage universel direct ?
LIBREVILLE (Equateur) – L’interrogation n’est pas fortuite, au regard de la rumeur persistante sur les réseaux sociaux et dans certaines administrations publiques. Une rumeur qui a obligé le président national du Mouvement citoyen des volontaires des libertés (MCVL), Emmanuel Mve Mba à tenir récemment un point de presse.
Selon la rumeur, les autorités gabonaises pourraient procéder dans les prochains jours, avant le scrutin présidentiel de 2023, à une énième modification de la Constitution. Une manœuvre qui d’après la rumeur persistante dans les réseaux sociaux et dans certaines administrations publiques, aurait pour objectif de supprimer le mode électoral actuel, c’est-à-dire le suffrage universel direct, afin de permettre aux seuls parlementaires (députés et sénateurs) d’élire au nom du peuple gabonais, le futur président de la République.
Info ou infox, nous l’ignorons. Mais ce qui est certains, c’est que cette information n’a pas laissé insensible le président national du Mouvement citoyen des volontaires des libertés (MCVL), Emmanuel Mve Mba, qui a tenu récemment un point de presse à ce sujet, s’appuyant notamment sur le fait qu’au Gabon, la rumeur finit souvent par devenir une réalité.
Selon lui, si cette rumeur était avérée, elle viendrait certainement du parti au pouvoir, c’est-à-dire le Parti démocratique gabonais (PDG), qui n’aurait aucune légitimité auprès des populations gabonaises, et qui voudrait s’appuyer sur ses élus nationaux (très majoritaires au Sénat et à l’Assemblée nationale) pour se maintenir au pouvoir en 2023.
« L’histoire politique du régime actuel a démontré que le Parlement et les conseils municipaux et départementaux, depuis plus de 50 ans, n’ont aucune légitimité du peuple au Gabon et sont nommés sur la base des décisions du Parti démocratique gabonais (PDG),», a-t-il laissé entendre.
Emmanuel Mve Mba, qui dénonce ce qu’il qualifie de coup d’Etat constitutionnel en préparation, a mis en garde le pouvoir en place contre les conséquences d’une telle manœuvre. Des allégations qui devraient susciter une réaction du Parti au pouvoir, afin de faire taire cette rumeur, qui pourrait créer la psychose parmi les populations qui se préparent déjà pour l’élection présidentielle de 2023.
James RHANDAL