Gabon : Deux syndicalistes demandent au gouvernement de sauver la CNSS d’une éventuelle fermeture d’ici juillet 2022
LIBREVILLE (Equateur) – D’ici le mois de juillet 2022, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) pourrait mettre la clé sous le paillasson. Les difficultés financières qui ne lui permettent plus de payer les salaires et les pensions des retraités, n’augurent pas des lendemains meilleurs. Deux syndicalistes, Pierre Mintsa de la MSTGV et Richard Ndi Bekoung du SYPROSS, ont sollicité ce samedi 14 mai, l’intervention urgente du gouvernement, afin de sauver la CNSS et les retraités du secteur privé qui broient déjà du noir.
Dans la publication des conclusions de son étude, le Cabinet Finactu avait annoncé au gouvernement gabonais une éventuelle fermeture de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) d’ici juillet 2022. Une prévision qui semble actée par les difficultés financières que traverse cet établissement de sécurité sociale depuis plusieurs années.
Tout le monde le sait, il n’y a plus rien dans les caisses de la CNSS. Et cette dernière peine à payer les salaires de ses employés et les pensions des retraités. Une situation alarmiste qui semble ne pas émouvoir le gouvernement. Pour Pierre Mintsa de la Confédération syndicale-Machette syndicale des travailleurs gabonais vaillants (MSTGV), il y a urgence, le gouvernement doit intervenir pour sauver la CNSS.
« Lorsqu’on regarde les grandes lignes du Cabinet Finactu, il est dit que si et seulement si rien n’est fait maintenant, au mois de juillet 2022, on aura des retraités, mais sans pension. Vous imaginez quel effet cela va provoquer dans l’opinion ? », s’interroge le président de la MSTGV.
Et pour régler à court terme les difficultés de trésorerie de la CNSS et lui éviter une banqueroute qui aura forcément un impact gravissime sur les emplois et les pensions, Pierre Mintsa demande au gouvernement d’injecter environ 500 milliards de FCFA dans les caisses de la CNSS.
Pour sa part, le président du Syndicat des professionnels de la sécurité sociale (SYPROSS), Richard Ndi Bekoung, propose au gouvernement d’engager une réforme structurelle de la CNSS. En effet, explique-t-il, les textes fondateurs de la Caisse qui datent de 1975, ne sont plus adaptés au contexte actuel.
Nonobstant cette réforme qui aura entre autres objectifs de renforcer les prérogatives de la CNSS, Richard Ndi Bekoung propose également une révision de la masse salariale, qui menace aujourd’hui les emplois à la CNSS. Autrement dit, précise-t-il, il faudra revoir les accessoires de salaire de certains employés qui sont colossaux.
Il revient désormais au gouvernement de se pencher sur la situation de la CNSS et d’y apporter des solutions pérennes.
James RHANDAL