Gabon/Clôture session 2021-2022 : Les sénateurs interpellent le gouvernement
LIBREVILLE (Equateur) – La session ordinaire unique 2021-2022 du Sénat s’est achevée ce jeudi 30 juin au Palais Omar Bongo Ondimba. Une occasion pour la présidente du Sénat, Lucie Milebou-Aubusson Mboussou, d’attirer l’attention du gouvernement sur certaines questions sociales, notamment la couverture médicale universelle, la pauvreté et le chômage des jeunes, ainsi que la dépendance du Gabon aux importations alimentaires.
C’est en présence des présidents d’institutions, du Corps diplomatique, du Premier ministre et de quelques membres du gouvernement, que la présidente de la Chambre haute du Parlement gabonais, Lucie Milebou-Aubusson Mboussou, a clôturé la session ordinaire 2021-2022 de son institution.
Profitant de l’occasion, peu avant d’exposer le bilan du travail accompli par les sénateurs, la présidente du Palais Omar Bongo Ondimba, a interpellé le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka et son gouvernement, sur certaines questions sociales, qui accablent la population gabonaise, singulièrement les plus démunis.
Il s’agit de la couverture médicale (Cnamgs) qui a défrayé la chronique récemment avec le mouvement d’humeur des médecins fonctionnaires, qui refusaient d’utiliser les fiches de soin Cnamgs, mettant en mal la sécurité sanitaire des populations économiquement faibles
« C’est certainement l’occasion de rappeler que, la couverture médicale universelle, qui place nos compatriotes, au même niveau sans distinction de rang social devant la maladie, et la sécurité sanitaire, sont deux instruments nécessaires qui doivent à tout prix susciter l’attention de tous les gouvernants, et être sauvegardées, à travers une gestion saine, aussi bien de notre système de prévoyance sociale, que de nos ensembles hospitaliers », a déclaré Lucie Milebou-Aubusson Mboussou, avant d’ajouter « Nous devons également avec objectivité, analyser nos faiblesses et promouvoir un système de santé résilient, fondé aussi bien sur des soins de santé primaires robustes, que sur des hôpitaux de référence solides et régulièrement entretenus, à leur niveau de référence ».
Autres questions évoquées par la présidente du Sénat, la pauvreté et le chômage des jeunes sans formation. Pour Lucie Milebou-Aubusson Mboussou, elles sont une préoccupation sociétale majeure, « amplifiée par les restrictions socio-économiques que nous venons de connaitre, et dont les stigmates sont toujours présents. Aussi, nous vous encourageons, pour la prise en compte des personnes sans qualification, à travers la politique de formation et de réinsertion par le biais des projets d’appui à l’autonomisation. L’ouverture des centres de formation professionnelle participera, sans aucun doute, à résorber le chômage des jeunes », a-t-elle signifié au Premier ministre et son gouvernement.
La forte dépendance du Gabon aux importations alimentaires est également un problème, que la présidente du Sénat n’a pas manqué de souligner. « Les perturbations de l’offre mondiale, et la hausse de l’inflation des denrées, aggravent l’insécurité alimentaire en Afrique, déjà exacerbée par la pandémie de covid, et les changements climatiques. Bien que le Gabon ne figure pas sur la liste des pays en Situation de détresse, ou en situation de risque alimentaire élevé, néanmoins, nous Constatons chaque jour une flambée des prix, notamment, sur les produits de première nécessité. La conjoncture actuelle, notre forte dépendance aux importations alimentaires, avec ses conséquences, devrait nous inciter à investir davantage sur notre production agricole », a-t-elle indiqué.
Par ailleurs, avant la clôture de cette session ordinaire, la présidente du Sénat a dressé un bref bilan de l’activité législative de la Chambre marquée, sur le plan institutionnel, par des textes innovants tels que le projet d’ordonnance modifiant et complétant la loi organique n°09/91 du 26 septembre 1991 sur la Cour Constitutionnelle ; le projet d’ordonnance portant loi organique fixant les modalités d’exercice par le Collège d’Intérim du Président de la République ; le projet de loi portant réorganisation du Conseil National de la Démocratie ; etc.
Au plan économique, financier et fiscal, nous avons le projet d’ordonnance portant modification de certaines dispositions de l’ordonnance n°022/PR/2012 du 13 février 2012 portant réorganisation du Fonds pour les Générations Futures ; le projet de loi déterminant les Ressources et les Charges de I ‘État pour l’année 2022 ; et le projet de loi de finances rectificative de l’année 2022.
Au titre des Traités et Accords Internationaux, Lucie Milebou-Aubusson Mboussou, a confié que cinq (05) textes ont été adoptés par les sénateurs. Il s’agit entre autres, du projet de loi autorisant la ratification de la Convention entre la République gabonaise et la République de Corée en vue d’éviter la double imposition et de prévenir l’évasion fiscale en matière d’impôts sur le revenu ; du projet de loi autorisant la ratification de la Convention entre le gouvernement de la République gabonaise et le gouvernement de la République italienne, en vue d’éviter les doubles impositions en matière d’impôts ; du projet de loi, autorisant la ratification du Traité sur le commerce des armes.
Levi NGOMA