Gabon : Rappel à l’ordre du ministre d’État à l’Intérieur aux FPN… c’est du déjà entendu !
LIBREVILLE (Equateur) – Mercredi 3 août dernier, le ministre d’État à l’Intérieur, Lambert Noël Matha s’est rendu à l’école de police d’Owendo, pour rappeler à l’ordre les agents des Forces de police nationale (FPN) dont certains brillent par des comportements blâmables, au mépris de leur serment et des règles d’éthiques et de déontologies. Ce discours qui a déjà été entendu, n’a malheureusement jamais produit les effets escomptés, pensent certaines langues, qui estiment que Matha n’aurait pas l’autorité suffisante pour se faire obéir par les généraux et autres responsables des FPN qui entretiendraient ce climat d’insubordination parmi les agents.
C’est avec un ton ferme, que le ministre d’État à l’Intérieur, Lambert Noël Matha s’est adressé, mercredi 3 août dernier aux agents des Forces de police nationale, en rassemblement à l’école de police d’Owendo. Le membre du gouvernement de Rose Christiane Ossouka Raponda est allé rappeler à l’ordre les FPN, notamment les agents véreux qui ternissent l’image de la police par leur comportement délétère.
« (…) Au mépris du principe d’éthique et de déontologie, pourtant clairement connu de chacun, et qui sont censés incarner la noblesse du Corps auquel vous appartenez et du libre choix de servir sous le drapeau, j’observe que de nombreux agents, par leurs comportements délétères, gangrènent vos rangs, écument les quartiers au moyen d’actes divers d’exactions préjudiciables pour les populations dont votre mission principale est de les protéger », a dénoncé le patron des FPN.
Pour soutenir ses allégations, Lambert Noël Matha n’a pas manqué de citer, entre autres, les phénomènes de racket, d’intimidation, d’abus d’autorité, de violences et de voies de faits qui, chaque jour, accroissent le seuil de méfiance, d’inconsidération, voir d’animosité de certains de nos concitoyens à l’égard de la Police ».
Des faits, qui sont bien connus de tous les policiers, a-t-il dit, avant de demander à ces derniers de reconsidérer leurs voies, afin de ne pas connaître le même sort, que ces 18 policiers qui ont été incarcérés en 2021, ou encore de ceux qui ont fait l’objet de procédures disciplinaires ou judiciaires, ayant abouti à de lourdes sanctions dont le blâme, la suspension de solde, l’incarcération, voir la révocation ».
Avant de clore son propos, le membre du gouvernement a demandé aux patrons des différentes unités des FPN d’appliquer le statut général de la police pour réprimer sévèrement les cas de désertion, d’absences prolongées et injustifiées, de détournement de fonds, de racket, d’extorsion et de tout chef d’infraction au détriment des usagers.
Cependant, pour bon nombre d’observateurs, ce discours du ministre d’État à l’Intérieur, c’est du déjà entendu. Non seulement, il n’y a rien de nouveau, mais en plus, il ne produira aucun effet, d’autant plus, pensent-ils, ces comportements délétères et d’insubordination dénoncés seraient entretenus par les mêmes chefs d’unités, mettant en mal l’autorité du commandement en chef et de Lambert Noël Matha.
Pour s’en convaincre, il suffit de prendre, le seul cas du racket. Qui envoie ces policiers contrôler exclusivement les taximen et les clandomen ? Les 500 FCFA ou 1 000 FCFA qu’ils perçoivent à chaque contrôle vont dans les poches de qui ? Les chefs des différentes unités ne sont-ils pas au courant ? Pourquoi laissent-ils faire ? La réponse est évidente.
Et, c’est justement parce que Lambert Noël Matha le sait, qu’il a encore intimé l’ordre à l’Inspection générale des services de traquer ces agents véreux, qui défie l’autorité et dégrade l’image des FPN. Il est vrai, qu’au lendemain de cette mise en garde, les policiers racketteurs ont été absents de leurs postes habituels, à la grande satisfaction des riverains exaspérés par leur comportement.
Mais, les taximen et clandomen savent parfaitement, que cette période de répit sera de courte durée. Car, il est fort à parier, qu’après les festivités du 17 août prochain, ces policiers reviendront à la charge ou trouveront d’autres stratégies pour se remplir les poches. Pour l’heure, ce sont les gendarmes qui se frottent les mains, car ils n’ont plus de concurrents, du moins pour ce qui est du racket.
Vivement que le ministre de la Défense nationale emboîte le pas à son collègue de l’Intérieur, pour faire cesser ces comportements, qui portent atteinte à l’image du Gabon.
Levi NGOMA