Gabon : Les avocats de Jean Rémy Yama porteront plainte au procureur de la République et au juge d’instruction
LIBREVILLE (Equateur) – Au cours d’une conférence de presse, qu’ils ont animé samedi 17 décembre dernier, les avocats de l’enseignant-chercheur et président de la Confédération syndicale Dynamique unitaire (DU), Jean Rémy Yama, ont fait savoir qu’ils déposeront une plainte contre André-Patrick Roponat et Leila Ayombo Moussa Biam, au regard de l’état de santé de leur client.
L’état de santé de Jean Rémy Yama est très préoccupant. C’est la raison pour laquelle, ses avocats avaient demandé au procureur de la République, André-Patrick Roponat et au juge d’instruction, Leila Ayombo Moussa Biam, la liberté provisoire de leur client pour cause médicale. C’est du moins, ce qu’ils ont expliqué samedi 17 décembre dernier, au cours d’une conférence de presse.
Craignant donc pour la vie de leur client, ils ont fait savoir, que si quelque chose arrivait à Jean Rémy Yama, le procureur de la République et le juge d’instruction seraient tenus responsables. D’où la décision des avocats du syndicaliste, de déposer une plainte contre ces derniers, qui refusent de lui accorder cette liberté provisoire.
« (…) le procureur de la République, monsieur André-Patrick Roponat, et le juge d’instruction, madame Leila Ayombo Moussa ep. Biam, seront pénalement responsables s’il lui arrive quelque chose pendant sa détention ou même après. C’est pourquoi, nous allons examiner toutes les possibilités que nous donnent les textes nationaux et internationaux, et porter plainte pour mise en danger de la vie d’autrui », ont-ils déclaré.
Revenant sur la détention de leur client, les avocats ont affirmé, publiquement, qu’elle serait purement politique et non judiciaire. Car, soutiennent-ils, aucune disposition du code pénal, ne justifie la détention de leur client. Ainsi donc, Jean Rémy Yama serait un prisonnier politique.
.
« Nous, conseils, utilisons la loi numéro 043/2018 du 5 juillet 2019 portant Code de procédure pénale et la loi numéro 006/2020 du 30 juin 2020 portant Code pénal de la République gabonaise. Le juge et le procureur ont probablement d’autres textes que nous n’avons pas dans lesquels l’article 141 est probablement écrit différemment. Par conséquent, nous conseils de monsieur Jean Rémy Yama, déclarons que notre client, monsieur Jean Rémy Yama, n’est plus un prisonnier de droit commun. Nous affirmons de façon solennelle, que monsieur Jean Rémy Yama est un prisonnier politique, car il n’existe aucune disposition du Code pénal qui justifierait son maintien en détention aujourd’hui », ont-ils soutenu.
Et, sachant qu’aucune disposition du code pénal, ne permet de défendre un prisonnier politique, les conseils du président de la confédération syndicale Dynamique unitaire (DU), sollicite l’intervention de la société civile et des défenseurs des droits de l’homme pour la libération de leur client.
« Nous, les avocats, ne savons pas comment défendre un prisonnier politique. Dans le code pénal et le code de procédure pénale que nous utilisons, il y a aucune disposition dans ce sens. Sur le plan judiciaire 1 + 1 = 2 quel que soit le temps. En politique, le résultat de 1 + 1 va dépendre de plusieurs paramètres et ça nous avocats, ne savons pas le faire. Les procédures actuelles menées contre notre client ne relèvent plus du droit, et revêtent plutôt un caractère d’instrumentalisation qui sort des missions fondamentales dévolues à l’autorité judiciaire », ont-ils indiqué.
James RHANDAL