Gabon/Concertation politique : Le PSD claque la porte et accuse le ministre de l’Intérieur
LIBREVILLE (Equateur) – Le Parti social démocrate (PSD, Opposition) de Pierre-Claver Maganga Moussavou ne participera plus à la concertation politique initiée par le président gabonais, Ali Bongo Ondimba. Au cours d’une déclaration ce mercredi 15 février, il a évoqué avec la presse les raisons de son retrait.
« Nous ne nous laisserons pas entrainer dans une mascarade de concertation où les résultats sont prévus d’avance », a indiqué le président de ce parti de l’opposition, Pierre-Claver Maganga Moussavou, ce mercredi 15 février au cours d’une déclaration en présence de presse nationale et internationale.
Pour le président du PSD, les conditions de transparences ne sont pas réunies, soutient-il. Aussi, craignant d’être manipulé par le pouvoir durant cette concertation politique qui, à ce qui semble, aurait pour objectif d’amener l’opposition à cautionner des résultats préparés à l’avance, Maganga Moussavou et son parti ont préféré se retirer.
« Le gouvernement nous dit d’aller se concerter, nous, opposition, où il y a des partis politiques ayant des élus nationaux et locaux d’une part, et on veut nous mélanger avec des opposants qui n’ont pas d’élus, ni à l’Assemblée nationale, ni au Sénat, ni dans les Mairies encore moins, dans les Conseils départementaux. Il vaut mieux que le PSD ne prenne pas part à cette mascarade voulue par le Chef de l’État. (…). Je pense qu’il y a un manque de considération d’une bonne partie de l’opinion des gabonais. J’ai donc décidé, dans les conditions actuelles, de ne pas prendre part à la concertation voulue par le président de la République », a-t-il renchéri.
Par ailleurs, l’ancien Vice-président de la République d’Ali Bongo Ondimba, accuse le ministre d’État à l’Intérieur, Lambert-Noël Matha, de vouloir privilégier les groupements politiques de l’opposition à la solde du pouvoir pour faire valider tout ce qui a déjà été préparé.
« Nous avons travaillé en étroite collaboration avec l’ensemble de l’opposition gabonaise. D’où vient alors, que le lendemain, Louis Gaston Mayila confection nuitamment une autre liste, qu’il a remis à son neveu le ministre de l’Intérieur où se greffent des noms des personnes qui ne représentent absolument rien dans le paysage politique de notre pays », a dénoncé Pierre-Claver Maganga Moussavou.
En effet, le PSD comme d’autres partis de l’opposition, pense que la PG41 de Louis Gaston Mayila, la LIPPADES d’Argendieu Kombila et le CORP de Bonaventure Nzigou Manfoumbi, sont des groupements politiques de l’opposition à la solde du pouvoir.
Rappelons, que lundi 13 février dernier, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, a lancé l’ouverture des travaux de cette concertation politique, qu’il avait annoncé en décembre 2022. Les travaux qui auraient dû démarrer depuis mardi 14 février dernier, tardent toujours du fait du désaccord persistant entre les partis et groupements politiques de l’opposition, notamment sur la liste des 40 personnes censées les représenter à cette concertation, qui a pour objectif : le renforcement de la démocratie et des élections aux lendemains apaisés.
Levi NGOMA