Ping fait-il fausse route ?
Si l’actualité du pays est consacrée sur la maladie ou la convalescence du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, actuellement au Maroc, le leader de l’opposition Jean Ping a redonné la voix samedi dernier, lors de son meeting à son quartier général des Charbonnages. Le fils d’Omboué qui vivrait dans une bulle, refuse d’accepter une évidence : l’élection présidentielle d’août 2016 appartient aux archives de l’histoire.
Dans une posture qu’on ne l’a jamais vu prendre par le passé, Jean Ping a, dans une diatribe à la lisière du populisme, harangué ses inconditionnels en leur faisant caresser le rêve que l’heure a sonné pour sa prise de pouvoir. Ce brillant diplomate sait très bien que son appel à la confrontation est un acte de sédition et donc non démocratique, qui ne prospèrera pas, car beaucoup d’eau ont coulé sous le pont.
La majorité de ses principaux soutiens en 2016, et non les moindres, lui ont tourné le dos. Il s’agit notamment d’Alexandre Barro Chambrier du parti Héritage et modernité (H&M), Guy Nzouba Ndama (Les Démocrates, LD) et de Zacharie Myboto de l’Union nationale (UN). Son obsession pour le fauteuil présidentiel qu’il n’a pas pu « arracher » au terme du scrutin présidentiel de 2016, lui est restée au travers de la gorge.
Glosant sur tous les toits, qu’il aurait un carnet d’adresse sur le plan international qui lui ouvrirait les portes du palais du bord. Un argument qui s’est finalement avéré funeste. En l’état actuel de la situation, il est difficile pour l’ancien patron de la diplomatie sous Omar Bongo, de mobiliser des troupes. Son meeting de samedi dernier n’a pas réuni plus d’un millier d’âmes.
La transition tant évoquée dans les salons feutrés, suite à la maladie du chef de l’Etat donne des insomnies à ‘’Mao’’ comme aimait l’appelé le défunt Omar Bongo. De quoi a-t-il peur ? Il revendique une légitimité populaire, alors qu’il affûte simplement ses armes pour aller à une nouvelle élection, au lieu de s’agripper sur une élection dont la majorité des acteurs de son camp ont fait le deuil.
Mwane BOUALE