Gabon/Cnamgs : Le Conseil d’administration serait-il responsable de la crise actuelle ?

LIBREVILLE (Equateur) – Le Directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), Séverin Anguile vient de désamorcer un mouvement d’humeur des travailleurs, qui aurait eu des conséquences assez graves sur le fonctionnement de l’entreprise. Leurs revendications, portées à l’attention du Conseil d’Administration depuis 2020, tardent à trouver des solutions. Pourquoi ?  

 

Regroupés au sein du Syndicat national des agents de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (SYNA-CNAMGS), les employés de cette entreprise de prestation sociale ont déposé un préavis de grève jeudi 1er juin dernier, sur la table du Directeur général, Séverin Anguile, qui a aussitôt ouvert les négociations avec le syndicat.

 

En effet, pour le DG Anguile, cette menace de grève du SYNA-CNAMGS n’avait pas lieu d’être, dans la mesure où le dialogue social n’a jamais été interrompu. Pour rappel, depuis 2019, un cadre d’échange participatif du dialogue a été mis en place par la Direction générale de l’entreprise pour discuter et trouver des solutions aux attentes du personnel en vue d’améliorer leurs conditions salariales et de travail.

 

D’ailleurs, c’est dans ce cadre d’échange, que le SYNA-CNAMGS avait porté à l’attention du Directeur général les revendications des travailleurs, notamment le reclassement général des agents, la formation des agents, l’octroi de crédit automobile aux agents, la prise en charge sanitaire des agents et de leur ayant droit, l’acquisition des parcelles de terrain.

 

Pourquoi donc le SYNA-CNAMGS menace-t-il d’entrer en grève, alors qu’il existe un cadre de dialogue social permanent avec la Direction générale de l’entreprise ? La réponse est évidente. Le Conseil d’administration qui a la responsabilité de donner une suite favorable à leurs revendications depuis 2020, ne fait rien, au point de donner l’impression aux syndicalistes, « que la Direction générale ne joue pas franc jeu ».

 

Or, d’après la nouvelle organisation des établissements publics, les Conseils d’administrations sont désormais garants du fonctionnement de ces entités étatiques. Autrement dit, ce sont eux qui entérinent les décisions des Directions générales. Tout passe désormais par les Conseils d’administrations. On comprend mieux, pourquoi le Directeur général de la CNAMGS, Séverin Anguile a déclaré devant les médias, que c’est au sein d’un Conseil d’administration extraordinaire, que les revendications du personnel seront traitées.

 

Il est donc évident, qu’au nom du principe de la séparation des charges, des responsabilités, la Direction générale de la CNAMGS ne peut être tenue responsable de la non-résolution des revendications du personnel, mais plutôt le Conseil d’administration qui n’existerait que de nom, apprend-on.

 

On se retrouve donc dans le même cas de figure que la CNSS, où le Conseil d’administration était complètement passif, au point de laisser l’entreprise couler, et ce, malgré les alertes des syndicats. Et l’actuel Conseil d’administration de la CNAMGS semble poursuivre la même trajectoire. Chercherait-il à saper la gestion de la Direction générale qui a réussi à ramener l’accalmie au sein de l’entreprise après une période trouble ? Pour quelle finalité ? Des questions que plusieurs se posent.

 

Pour l’heure, espérons que le Conseil d’administration extraordinaire qui se tiendra dans les prochains jours, permettra de répondre favorablement aux revendications des travailleurs, afin d’éviter un mouvement d’humeur qui pourrait entraver le bon fonctionnement de l’entreprise. Affaire à suivre !

 

 

James RHANDAL

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