Gabon : Les leaders syndicaux désavoués par les femmes du secteur privé ?

LIBREVILLE (Equateur) – C’est inédit dans le secteur privé de voir les travailleurs désavouer les syndicats, qui sont censés défendre leurs intérêts. Le fait en date, c’est celui des femmes dudit secteur qui vont faire un sit-in ce jeudi 15 juin devant les locaux de la CNSS sur l’ensemble du territoire national, pour réclamer le paiement de leur indemnité journalière de maternité (IJM), qu’elles attendent depuis plusieurs années. Et ce, sans le soutien des syndicats de leurs entreprises.

 

La vidéo circule depuis ce mercredi 14 juin sur les réseaux sociaux. Les femmes travaillant dans les entreprises du secteur privé au Gabon observeront un sit-in jeudi 15 juin prochain devant les locaux de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), pour réclamer le paiement de leur indemnité journalière de maternité (IJM), qu’elles attendent depuis plusieurs années, apprend-on.

 

Cependant, face au silence des organisations syndicales de leurs entreprises, qui sont censées défendre leurs intérêts, c’est-à-dire réclamer pour elles, le paiement de leur IJM, ces femmes du secteur privé ont décidé de se lever pour faire entendre leur ras-le-bol et exigé à la CNSS le paiement de cette indemnité.

 

D’aucuns s’interrogent sur le caractère légal de cette initiative. Est-ce qu’un travailleur qui se sent léser, peut défendre ses droits sans avoir recours à un syndicat ou autre ? A cette question, certains syndicalistes affirment que non. Alors, comment expliquer, que ces femmes du secteur privé décident de se passer de leurs syndicats ?

 

A cette interrogation, des travailleurs que nous avons rencontrés, évoquent le problème de légitimité des leaders syndicaux dont la majorité serait aujourd’hui contestée par les travailleurs qui les accusent d’être corrompus, à la solde des employeurs et de se servir d’eux pour leurs propres intérêts. Or, la raison d’être d’un syndicat, c’est justement la défense des droits ou des revendications des travailleurs.

 

La sortie des femmes du secteur privé vient donc rappeler cette vérité aux leaders syndicaux. S’ils ne sont plus capables d’assumer pleinement leur rôle, les travailleurs se passeront d’eux. Aussi, pour exprimer leur solidarité à ce combat des femmes travaillant dans le secteur privé, les leaders syndicaux devraient s’associer à ces dernières, pour réclamer le paiement de leur IJM au gouvernement.

 

 

James RHANDAL  

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