Gabon/Présidentielle 2023 : Échauffourées au Sénat entre leaders de l’opposition et les sénateurs pdgistes
LIBREVILLE (Equateur) – Des leaders de l’opposition et de la société civile ont investi le Sénat vendredi 14 juillet dernier pour protester contre la modification de la loi électorale, initiée la veille par les parlementaires du parti au pouvoir PDG (majoritaires aux deux chambres du Parlement). Une altercation a failli éclater avec certains sénateurs pdgistes, qui auraient manqué de respect à l’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima, désormais dans le camp de l’opposition.
Partis du siège du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM, opposition) pour le Palais Omar Bongo Ondimba siège du sénat, les leaders de l’opposition et de la société civile n’ont pas reçu un accueil chaleureux au Senat. Mieux, ils ont été traités tels des brigands par la sécurité et certains sénateurs du Parti démocratique gabonais (PDG, pouvoir).
Une situation dénoncée par la présidente de l’Union Nation (UN), Paulette Missambo, par ailleurs candidate à la présidentielle du 26 août prochain. « Nous sommes accueillis comme des malpropres. Nous avons occupé des fonctions, nous avons été des parlementaires, je m’indigne de cette manière de faire. La tradition gabonaise veut que, lorsqu’on s’exprime devant un aîné, on utilise la forme », a-t-elle indiqué, faisant allusion à l’attitude du sénateur PDG, Cyriaque Mvourandjiami, qui aurait manqué de respect à l’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima.
En effet, selon certaines informations, il s’en était fallu de peu, pour que l’ancien Premier ministre et maître 8e dan de karaté, fasse regretter au pdgiste son manque de respect. Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, on peut voir Raymond Ndong Sima très remonté et interpeller Cyriaque Mvourandjiami dont le comportement poserait problème, même au sein de sa formation politique, apprend-on.
Visiblement déçu par l’attitude du pdgiste et de quelques membres de la sécurité du Palais, Alexandre Barro Chambrier du RPM (lui aussi candidat à la présidentielle), a rappelé que le Sénat comme l’Assemblée nationale sont des maisons du peuple. Elles sont ouvertes à tous les gabonais.
« Nous sommes scandalisés. Nous sommes ici au Sénat et c’est la maison du peuple qui est ouverte à tous. Et, il n’y a aucune raison pour que les choses se soient passées comme nous l’avons vu », a déploré Alexandre Barro Chambrier, soutenu par François Ndong Obiang du parti REAGIR. « Nous ne sommes pas venus armés. Nous sommes venus avec un discours de nationaliste et de politiciens responsables », a-t-il dit.
Cependant, pour les leaders de l’opposition, peu importe les manœuvres des pdgistes pour se maintenir au pouvoir, leur candidat Ali Bongo Ondimba sera battu au soir du 26 août prochain. « Nous n’allons pas accepter cela, nous allons libérer le Gabon. Ce n’est pas un combat individuel des membres de l’opposition mais celui du peuple, car nous n’allons plus accepter certaines choses qui ont tant duré. Ali Bongo sera défait et nous aurons l’alternance. Que chacun accepte la compétition électorale, le Gabon est à nous tous », a martelé Barro Chambrier.
Cynthia NTSAME