Gabon/Cnss : L’administrateur provisoire estime son bilan « plus qu’honorable »

LIBREVILLE (Equateur) – Dans une interview accordée à notre confrère de L’Union, l’administrateur provisoire de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), Christophe Eyi, présente les résultats obtenus, douze mois après avoir été nommé à ce poste par les plus hautes autorités du pays. Un satisfecit que ne semblent pas partagés les syndicats de l’entreprise et l’association des retraités du Gabon.

 

Il y a plus d’un an, la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) était au bord de la faillite. Pour sauver cette entreprise de prestation sociale, le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba décide de limoger la Direction générale et le Conseil d’administration, incapables de redresser la maison Cnss et éviter la banqueroute.

 

Une Administration provisoire est mise en place et un administrateur nommé, notamment Christophe Eyi, qui a pour mission de redresser l’entreprise aux lendemains incertains. Nous sommes en juin 2022. Avec son équipe, le nouvel administrateur provisoire initie plusieurs actions qui permettront, au bout de douze mois, d’obtenir des résultats honorables.

 

Parmi les résultats obtenus par l’administrateur provisoire, on peut citer entre autres : la réduction des effectifs de -4%. Nous sommes passés de 1921 en juin 2022, pour 1840 en juin 2023. De juin 2021 à mai 2022, la masse salariale était de 31 milliards de FCFA contre 26 milliards de FCFA de juin 2022 à mai 2023, soit une baisse de -16%.

 

S’agissant des nouveaux droits de pensions payés durant la gestion de Christophe Eyi, ils sont de 7724. De même, 1186 droits ont été suspendus pour défaut de justificatifs (Certificats de vie). Ce qui a permis à la Cnss de récupérer 585 millions de FCFA. L’administration provisoire a pu détecter sur 12 mois plusieurs fraudes dont l’impact se chiffre à 295 millions de FCFA.

 

Concernant le recouvrement de juin 2021 à mai 2022, c’est-à-dire avant le mandat de l’Administration provisoire, il était de 116,2 milliards de FCFA contre 125,6 milliards de FCFA durant la période de gestion de Christophe Eyi, soit une variation de +8%. Les frais bancaires 2022 étaient de 5,3 milliards de FCFA, et en S1 2023 une baisse de 0,5 milliard de FCFA, soit une variation de -91%.

 

Si ces résultats obtenus par l’administrateur provisoire et son équipe sont appréciables, cependant ils ne trouvent pas l’assentiment de tous. C’est le cas par exemple des leaders syndicaux de la Cnss et de l’Association nationale des retraités du Gabon (Anareg) qui ont été également interviewés par notre confrère de l’Union.

 

Selon les syndicalistes de la Cnss, notamment Jocelyn Louis N’Goma et Richard Ndi Bekoung, et la présidente de l’Anareg, Bernadette Owono Mba, le bilan présenté est peu élogieux et loin des attentes des autorités, du personnel de la Caisse et des usagers dont les retraités.

 

Pour Richard Ndi Bekoung, l’Administration provisoire est une utopie. Les missions qui ont été assignées à Christophe Eyi telles que la réduction des charges de fonctionnement, la restructuration des engagements bancaires, la réforme paramétrique, etc, on serait loin du compte.

 

Même son de cloche pour Jocelyn Louis N’Goma qui estime, que l’absence de réformes concernant les paramètres du régime, l’inefficacité de l’organisation administrative, financière et technique, la détérioration de l’outil de production, l’absence de dialogue social… ne permettent pas de reconnaître le caractère positif du bilan de l’Administration provisoire. Un avis largement partagé par la présidente de l’Anareg, Bernadette Owono Mba, qui affirme que le bilan de Christophe Eyi ne présente aucune avancée significative.

 

Au regard des allégations de ces trois partenaires sociaux de la Cnss, nous sommes tentés de penser qu’ils feraient preuve de mauvaise foi, si on s’en tient au bilan présenté par l’Administration provisoire et dont les données peuvent être vérifiées. Pour l’heure, Christophe Eyi a un bilan qui prouve, à suffisance, que le redressement de la Cnss est sur la bonne voie.

 

 

 

James RHANDAL

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