Gabon/Coup d’Etat : Le Pr. Albert Ondo Ossa accuse Pascaline Bongo d’être à la manoeuvre
LIBREVILLE (Equateur) – Dans un entretien télévisé accordé ce jeudi 31 août au journal français TV5 Monde Info, le Pr. Albert Ondo Ossa, candidat malheureux à la présidentielle du 26 août dernier, a déclaré qu’à travers la prise du pouvoir par l’armée, c’est Pascale Bongo Ondimba, la sœur ainée du président renversé Ali Bongo Ondimba, qui serait à la manœuvre.
Pour Albert Ondo Ossa, le coup d’Etat militaire du mercredi 30 août dernier est une mascarade du clan Bongo. Selon ses explications au média français, c’est Pascaline Bongo Ondimba, sœur ainée du président renversé, Ali Bongo Ondimba, qui dirige désormais le pays à travers le Commandant en chef de la Garde Républicaine et président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguéma.
« Ce n’est pas un coup d’Etat, c’est une révolution de palais. Oligui Nguéma est le cousin d’Ali Bongo. Les Bongo ont trouvé qu’il fallait mettre Ali Bongo de côté et poursuivre le système Bongo-PDG. Ils ont mis Oligui Nguéma en avant. Mais derrière Oligui Nguéma, nous savons qui est là… C’est Pascaline Bongo qui est là. », a-t-il déclaré.
Interrogé sur la légitimité du président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguéma, l’opposant et candidat consensuel de la Plateforme Alternance 2023 à la présidentielle du 26 août dernier, propose le recomptage des voix pour le déterminer. « Il faut aller au comptage des voix et donner les véritables résultats. Là, on saura qui est légitime », a-t-il dit.
Par ailleurs, au cours de cet entretien, le Pr. Albert Ondo Ossa a prédit l’échec de la transition conduite par les militaires. « Je suis démocrate. Un démocrate ne s’accommode pas de coup d’Etat. Ou on est démocrate ou on est putschiste. Et à partir de ce moment-là, je demande aux militaires de revenir à l’ordre républicain (…). En tout cas, je parie la main sur le feu qu’ils ne pourront aller loin. », a-t-il indiqué.
Convaincu de sa victoire à la présidentielle du 26 août dernier, M. Ondo Ossa a interpellé la France d’Emmanuel Macron. « J’interpelle la communauté internationale et précisément la France. Elle ne peut pas se déjuger. Dès lors qu’on condamne le coup d’Etat, on doit condamner ce qui s’ensuit, à savoir effectivement la transition », a-t-il souhaité.
Rappelons qu’au terme de la présidentielle du 26 août dernier, c’est le président gabonais renversé, Ali Bongo Ondimba qui a été déclaré vainqueur par le Centre gabonais des élections (CGE) avec 64,27% des voix. Une victoire qui a été annulée par les Forces de défense et de sécurité qui ont pris le pouvoir mercredi 30 août dernier.
James RHANDAL