Gabon : Nomination de Laurence Ndong, une pilule qui a du mal à passer dans la Diaspora gabonaise

LIBREVILLE (Equateur) – Quelques heures après la nomination de l’activiste, Laurence Ndong, au poste de ministre des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, porte-parole du gouvernement, des voix se lèvent dans la Diaspora gabonaise. Pour certains gabonais de la Diaspora qui s’opposent à cette nomination, Laurence Ndong ne serait pas gabonaise d’origine, mais camerounaise. Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma aurait-il été trompé ?

 

Laurence Mengue Mezogho, épouse Ndong, connue comme une activiste gabonaise, a été nommée ce dimanche 10 septembre au poste de ministre des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, porte-parole du gouvernement. Une nomination qui suscite de vives réactions sur la toile de la part de certains membres influents de la Diaspora gabonaise.

 

Selon ces derniers, Laurence Mengue Mezogho, épouse Ndong, n’est pas gabonaise, mais camerounaise de père et de mère. Sa nomination serait donc une erreur. Une  erreur que le Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) et le président Brice Clotaire Oligui Nguéma n’auraient pas détecté.

 

« Nous, on a sorti nos béninois pour que vous nous ameniez vos camerounais. Elle est au gouvernement, c’est une camerounaise sur ses papiers (…). On sait par quelle route elle est passée », a déclaré l’activiste Tata Huguette de la Diaspora gabonaise des États-Unis qui soutient, par ailleurs, que le ministre de l’Économie, Mays Mouissi serait informé.

 

A ce sujet, l’activiste Jonas Moulenda avait déjà interpellé le président Oligui Nguéma, sur la nationalité douteuse du nouveau ministre des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, porte-parole du gouvernement. En effet, dans un direct du mardi 5 septembre dernier, il s’étonnait de voir Laurence Ndong à Libreville au nom de la Diaspora gabonaise de France.

 

Aussi, avait-il rappelé à cette dernière, qu’elle n’avait pas le droit de parler au nom des gabonais de la Diaspora, du fait de sa nationalité camerounaise. « La Diaspora gabonaise est composée des enfants du pays. Je le dis, ce n’est pas de la discrimination, Laurence Ndong est camerounaise. Elle va parler au nom des gabonais de France, à quel titre ? (…) Laurence Ndong est camerounaise de père et de mère », avait-il soutenu sur sa page Facebook.

 

Des allégations difficiles à cautionner, lorsqu’on sait, que d’après la Charte de la Transition, en son article 44, ne peut être nommé au gouvernement de la Transition, uniquement des gabonais d’origine. Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma qui a été directeur des services spéciaux ne peut ignorer la véritable nationalité des membres du gouvernement.

 

L’article 44 de la Charte étant clair, il serait incongru de penser, que le président Oligui Nguéma et son Premier ministre Ndong Sima, auraient foulé au pied cette disposition, sachant que les gabonais ne veulent plus des étrangers au sommet de l’État.

 

N’oublions pas que le désamour entre le peuple gabonais et le président déchu Ali Bongo Ondimba venait en grande partie de la présence des expatriés à des postes de souveraineté, notamment à la présidence de la République et dans le gouvernement.

 

L’insistance de certains membres de la Diaspora gabonaise qui disent avoir des preuves de leurs allégations sur l’origine camerounaise de Laurence Ndong, devrait faire réfléchir le président de la Transition et son Premier ministre. Peut-être ont-ils été trompés ? Une enquête est donc nécessaire pour connaître la vérité sur cette affaire, qui pourrait devenir une épine à la bonne marche de la Transition au Gabon.

 

Le Gabon au gabonais tel que déclaré par le président Oligui Nguéma au lendemain de sa prise du pouvoir, ne devrait pas être un vain mot. Le respect de la Charte de la Transition doit s’appliquer à tous, sans exception.

 

Si Laurence Ndong est véritablement camerounaise d’origine, il serait souhaitable qu’elle quitte le gouvernement. Un autre poste peut lui être confié, sans que cela n’altère sa volonté de travailler pour le bien du peuple gabonais.

 

 

James RHANDAL

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